Je partage ici ce témoignage

Je partage ici ce témoignage non seulement pour exposer ma situation personnelle, qui reflète hélas celle de nombreuses personnes en France aujourd’hui, mais aussi pour appeler à un changement radical de notre modèle social.

Après avoir perdu mon emploi en août 2023 en raison d’une souffrance au travail, probablement un burn-out, mes conditions de vie se sont dégradées de manière alarmante. Cette fragilité économique a été tragiquement accélérée par un grave accident de la circulation en janvier 2024. Victime alors même que je traversais en piéton, j’ai subi une perte d’autonomie profonde qui a bouleversé ma mobilité, ma santé mentale, et mes perspectives futures.

En dépit d’une demande urgente de logement social déposée dès janvier 2024, ma requête a été rejetée sous prétexte que je bénéficie du RSA. Cette décision illustre bien l’inefficacité, l’injustice et l’absence de soutien réel dont sont victimes nombre de personnes en précarité. Cette situation m’expose aujourd’hui à une expulsion imminente, sans aucune solution d’hébergement digne, dans un contexte social où les mécanismes de solidarité semblent défaillants.

Par ailleurs, la prise en charge médicale post-accident a révélé les insuffisances criantes de notre système de santé : attentes prolongées, sorties hospitalières précipitées, absence d’accompagnement adapté. Ces manquements aggravent les souffrances physiques et psychologiques de ceux qui ont le plus besoin de soutien.

Face à ces constats, je ne me limite pas à demander la reconnaissance d’une urgence individuelle, mais j’alerte sur la nécessité impérieuse d’une réforme globale du système social français. Il faut garantir un droit au logement réel, indépendant des statuts administratifs ou des aides perçues. Il est impératif que la protection sociale soit repensée pour ne pas exclure ceux qui, comme moi, dépendent des minima sociaux. Le système doit être plus humain, plus inclusif, avec des filets de sécurité solides et des réponses adaptées aux maladies, handicaps et situations de fragilité.

Cette doléance est un appel à une mobilisation collective, comme celle du 10 septembre 2025, pour que la justice sociale cesse d’être un vain mot. Pour que les politiques cessent de détourner le regard et assument pleinement leur responsabilité envers les citoyens confrontés à la paupérisation.

Il est temps de bâtir une société où chaque être humain puisse vivre dignement, où le droit au logement, à la santé, et à la dignité ne soient pas des privilèges mais des acquis universels.